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La syntacticométrie

Mohammed Chetoui

 

La syntacticométrie

par:Mohammed Chetoui

cité in info grammaticale

 

 


LA SYNTACTICOMETRIE

Mohammed CHETOUI

INTRODUCTION

La poésie a fait l'objet d'un nombre infini de recherches, mais la syntaxe a été rarement intégrée à la poétique, ce qui constitue un vide méthodologique. Cette situation peut s'expliquer de deux manières. D'une part, l'étude a souvent été orientée vers des investigations d'ordre thématique, sémio- tique ou purement métrique. D'autre part, la plupart des syntacticiens, valeureux chercheurs dont on attendrait une collaboration pour l'édification d'un modèle théorique susceptible de rendre compte des problèmes du vers d'une manière systématique, sont séduits par les développements que connaissent les théories syntaxiques modernes aussi bien Outre-Atlantique qu'en Europe de l'Ouest. Afin de remédier à cette situation lacunaire, nous avons proposé, dans le cadre d'une thèse C) dirigée par Benoît de Comulier, une analyse qui constitue les préliminaires d'une Grammaire de l'énoncé versifié.

1. DU RÔLE DE LA SYNTAXE EN POÉTIQUE

Dans le Colloque Roman Jakobson, en 1986, Nicolas Ruwet soulignait le rôle de la syntaxe dans toute poétique <2>. Mais le vide qu'il déplorait dans les travaux de Jakobson continue d'exister. Actuellement, nous ne disposons pas encore de théorie grammaticale intégrée de façon probante dans une poétique. Ni les grammaires dites traditionnelles, ni même les grammaires dites d'unification ne peuvent servir telles quelles à l'analyse de la poésie. Il n'existe pas non plus de poétique qui propose une étude syntaxique susceptible d'aborder de façon méthodique les problèmes du vers d'un bout à l'autre d'un corpus même homogène. Le vers a toujours fait l'objet d'investigations et les chercheurs ont toujours été conscients du rôle que jouent en poétique les études syntaxiques, mais ces dernières ont presque toujours été négligées ou réduites à une segmentation concernant des faits de langue isolés. Les seules approches qui, tout en manipulant des notions de grammaire, revêtent un caractère systématique sont la métricométrie*3), la ponctuomé-

trieW et, peut-être aussi, la stylométrie^5). Partout ailleurs, les études sont parcellaires, l'objectif étant dans la quasi- totalité des cas ambitieux ou mal défini, et l'appareil théorique fait souvent défaut. Ce dernier, quand il existe, plutôt que d'aspirer à rendre compte, par le truchement de données quantifiables, des corrélations entre métrique et syntaxe d'une manière à la fois précise et complète, privilégie l'étude des seules frontières d'hémistiches ou de vers, réduisant ainsi les phénomènes du rapport entre le mètre et la syntaxe à ces discordances largement étudiées et/ou enseignées sous les rubriques rejet, contre-rejet, enjambement et contre- enjambement, rubriques sans cesse ressassées auxquelles on a coutume d'ajouter les notions recouvrant les rythmes ternaire et quaternaire.

Il n'est pas étonnant de voir certains ouvrages de stylistique, dans leur partie réservée à l'énoncé versifié, ou même certains cours de poésie dispensés ex cathedra, se limiter à la nomenclature des rimes et aux discordances aux niveaux des frontières conventionnelles. Pareilles conceptions de la métrique interne aboutissent, dans le meilleur des cas, à une typologie établie pour chaque mètre ou verse design^ selon le ou les énoncés qui composent chaque vers occurrence ou verse instance. Ainsi, par exemple, le vers dit alexandrin brisé, que Wilhem Ténint (7\ entre autres, qualifie de forme moderne, est le résultat d'un repérage d'une frontière syntaxique principale par vers, ce qui aboutit à autant de réalisations que de frontières de syllabes métriques internes, soit onze pour l'alexandrin, chiffre auquel Ténint ajoute le vers à deux coupes syntaxiques internes, vers dit trimètre en vertu des trois mesures égales qu'il présente. Le livre de Ténint, apprécié même de Hugo, a toujours été considéré, et il n'est pas le seul, comme un ouvrage qui fait autorité en matière d'alexandrins. Quand le maître y réfère, le vers s'y plie et l'apprenant se signe. Les propositions de Ténint, remises dans leurs conditions historiques, sont certai-

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1 . Chetoui, Mohammed, Métrique et syntaxe dans Les Contemplations de Victor Hugo, thèse de doctorat, Faculté des Lettres et Sciences humaines, université de Nantes, 1997 et Presses universitaires du Septentrion, Lille, Villeneuve d'Ascq, 1999. 2. Ruwet, Nicolas, « Roman Jakobson, Linguistique et Poétique, vingt-cinq ans après», dans Editori Riuniti, Rome, 1989 (version italienne) et Dominicy, Marc, Le souci des apparences, éditions de l'université de Bruxelles, 1989, p. 1 1-30 (version française).

3. Voir à ce sujet Comulier, Benoît de, Théorie du vers, Paris, Seuil, 1982. 4. Voir à ce sujet Comulier, Benoît de, Art Poétique : Notions et problèmes de métrique, Presses universitaires de Lyon, 1995, p. 265. 5. Voir à ce sujet Garrette, Robert, La phrase de Racine, Étude stylistique et stylométrique, Presses universitaires du Mirail, université de Toulouse-Le Mirail, 1995. 6. Cette terminologie est empruntée à Jakobson, Roman, Essais de linguistique générale, 1. Les fondations du langage, Éd. de Minuit, 1963. 7. Ténint, Wilhem, Prosodie de l'école moderne, Didier, Paris, 1844. Le chapitre III est repris dans Grimaud, Michel, Pour une métrique hugolienne, Minard, Paris, 1992.

nement intéressantes ; toutefois la postérité nous apprendra que chez les romantiques, même avant 1844, le nombre de coupes syntaxiques d'égale importance à l'intérieur du grand vers national français ne se limitait pas à l'inventaire de Ténint qui, de surcroît, ne présentant pas de statistiques, laisse planer des doutes sur la fréquence et donc la vitalité de certains exemples de vers.

2. VERS UNE SYNTAXE INTÉGRÉE À LA POÉTIQUE

Il est facile d'élaborer une théorie à partir d'exemples fabriqués en fonction d'un modèle théorique préparé à l'avance. Appliquer ce modèle à un poème ou à tout un recueil est une affaire beaucoup plus délicate. Dans notre travail sur les sizains et les alexandrins strophes (aa) dans Les Contemplations^, nous avons proposé, pour la mise en valeur de la structuration verticale et de la métrique interne du vers, une analyse que nous avons appelée « syntactico- métrie». Cette méthode semble présenter les prémisses d'une technique applicable de façon systématique d'un bout à l'autre d'un corpus homogène. C'est donc cette méthode que nous présentons aujourd'hui afin de bénéficier des remarques et suggestions des honorables lecteurs. Elle présente l'avantage de se prêter à un traitement informatique qui permet l'élaboration de statistiques. Les principes de base de notre analyse sont puisés dans une grammaire de constituants. Nous pensons qu'une poétique qui, pour étudier la phrase qui remplit une unité métrique, passerait par une structure profonde constituerait une trahison à l'intention du poète et au principe même de vers. Les phrases de chaque pièce ou ensemble métrique ainsi que leurs constituants immédiats doivent être délimités de façon linéaire et schématique. Nous utilisons pour cela le marquage par crochets emboîtés d'usage courant en grammaire generative.

Le modèle dont nous nous inspirons remonte directement à l'École de Cambridge en passant par ses principaux tenants et/ou leurs disciples. Cette école, dans ses travaux des années 1980-1990, travaux postérieurs aux Conférences de Pise, est plus connue sous le nom de Government and Binding Theory. Les débuts de ce courant qui constitue une orientation nettement marquée dans le domaine de la syntaxe generative et auquel nous avons cherché à donner une utilisation poétique remontent à un peu plus de quinze ans et peuvent être datés par la publication des travaux de Noam Chomsky en 1981 et 1982<9). Dans ce courant, la phrase et ses constituants sont analysés respectivement en termes de projection principale et de projections maximales. Ces projections sont perçues comme la représentation des regroupements des éléments de la structure de surface en foyers syntaxiques. Ainsi, chez Haegeman (1°) la phrase (sentence), conçue en linguistique anglaise comme l'unité

grammaticale la plus étendue (11), est définie comme une projection principale (12) (projection principle) qui constitue le résultat de la combinaison de deux projections maximales (maximal projections) qui sont théoriquement le SN et le SV, constituants de surface immédiats qui peuvent être réduits ou étendus. Les syntagmes qui contribuent à l'extension de ces constituants principaux, étant internes aux projections maximales, forment, non pas des projections maximales, mais un faisceau de projections dites intermédiaires (intermediate projections).

La phrase ainsi définie est aussi représentée par un nœud branchant binaire, c'est-à-dire qui se ramifie en deux nœuds qui constituent chacun une projection maximale d'éléments hiérarchisés, guidés par une tête lexicale, et organisés en domaines de gouvernement (Governing domains) (13>, de c-commande (c-command)^*) ou de m-commande (m-command)^5).

3. CONSIDÉRATIONS MÉTHODOLOGIQUES

Dans notre travail sur Les Contemplations, nous avons défini la syntacticométrie comme une méthode consistant à hiérarchiser puis noter, sans tenir compte de la ponctuation, les frontières syntaxiques selon une grille de valeurs allant de 0 à 9 en passant par les valeurs de référence intermédiaires 3 et 6 <16). Dans notre travail sur les sizains, nous avons visé essentiellement ce que nous appelons une syntacticométrie verticale, dans la mesure où nous n'avons considéré que les frontières syntaxiques en fin de vers. Dans l'analyse des 5 702 alexandrins strophes (aa), notre objectif était double et complexe. Dans le but d'aboutir à une méthode qui offre plusieurs possibilités et qui soit surtout capable de rendre compte d'un maximum de phénomènes relatifs au grand vers français, nous avons cherché à dégager, outre la structuration verticale des pièces, la structure interne du vers par le biais d'une syntacticométrie horizontale ou interne.

Afin de fournir au lecteur des renseignements sur la méthode proposée, nous reproduisons ici les différentes étapes de notre démarche ainsi que les principes de la grille que nous utilisons pour la quantifications des réalisations relatives aux superpositions des niveaux de la structuration métrique et de l'organisation linguistique.

3.1. Étapes de l'analyse

— Sur une feuille de calcul Excel, nous procédons à une mise en valeur des frontières syntaxiques, aussi bien en fin

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8. Chetoui, Mohammed, 1997/1999, op. cit. 9. Chomsky, Noam, Lectures on Government and Binding, Dordrecht : Forts, 1981 et Some Concepts and Consequences of the Theory of Government and Binding, Cambridge, Mass. : MIT Press, 1982. 10. Haegeman, Liliane, Introduction to Government & Binding theory, Blackwell, Oxford UK & Cambridge USA, 19932.

11. Cette conception de la phrase rejoint la notion de « phrase grammaticale » chez Robert Garrette. Voir à ce sujet Garrette, Robert, « La phrase au xvne siècle. Naissance d'une notion », dans L'Information grammaticale, n° 44, janvier 1990 et « Du bon usage de l'outil phrase dans l'analyse des textes poétiques : application aux Regrets», dans Champs du signe, Presses universitaires du Mirail, 1995. 12. Haegeman, L, 19932, op. cit., p. 47. 13. Ibid., p. 77. 14. Ibid., p. 125 et Chomsky, Noam, Barriers, Cambridge, Mass., MIT Press, 1986, p. 8. 15. Haegeman, L., op. cit., p. 125 et 135. 16. Nous reprenons ici la grille de 0 à 9 proposée par B. de Comulier pour la ponctuométne.

de vers qu'à l'intérieur des vers, par le biais de crochets verticaux assortis des valeurs inhérentes au rang des constituants de surface conformément à la grille d'analyse syntac- ticométrique (GASm) que nous fournissons (cf. infra).

— Ces valeurs font l'objet d'une saisie dans des colonnes préparées pour une somme automatique et numérotées selon l'ordre des syllabes dans le vers. Le nombre de colonnes réservées à cet effet correspond, dans le cadre d'une configuration monométrique, au nombre de syllabes métrique augmenté de 1 puisque nous tenons compte de la syllabe féminine extra-métrique. Dans ces colonnes, et puisque nous n'opérons pas de réajustement à la conclusive dès le départ, les valeurs sont reportées de façon à indiquer s'il s'agit d'une syllabe frontière masculine, donc conclusive, ou si, au contraire, il s'agit d'une syllabe féminine et donc post-conclusive. La différenciation a lieu par une technique que nous avons expérimentée dans un travail sur les dizains des Contemplations (17> et qui consiste en une saisie des valeurs de deux façons différentes. Les valeurs relatives aux frontières masculines sont représentées par un simple entier naturel et celles qui se rapportent aux frontières féminines sont notées sous forme de nombres décimaux où la décimale reproduit la valeur attribuée précédée du chiffre zéro, un zéro qui a pour fonction de permettre de totaliser les décimales dans les limites de 99 points (18>. Cette notation qui n'est qu'un artifice de méthode n'a aucun impact sur les valeurs elles-mêmes; elle a cependant un rôle double dans la mesure où elle permet la récupération des valeurs relatives aux syllabes post-conclusives dans le cadre d'une syntacticométrie ajustée à la conclusive, comme elle permet aussi de renseigner sur le poids et la trace de cette récupération ainsi que sur le rôle qu'elle joue dans un corpus.

— Dans le cas d'une structuration rimique binaire, deux colonnes sont réservées à la saisie des valeurs qui se rapportent aux frontières de fin de vers, l'une pour les valeurs de la rime «appel» et l'autre pour celles de la rime «écho».

— Dans le cadre de chaque pièce ou ensemble métrique, les valeurs saisies sont immédiatement totalisées colonne par colonne dans un champ transversal auquel nous donnons le nom de « total de points par syllabe » et qui est préparé à cet effet grâce à l'outil «somme automatique». Certains totaux se présentent sous la forme de nombres décimaux ; ils indiquent ainsi l'existence de valeurs récupérables par la syllabe de gauche et donc de syllabes frontières féminines dans la colonne.

— Constituant, pour une syllabe (S), le total des valeurs récupérables par la syllabe conclusive (S - 1), c'est-à-dire qui précède, les décimales du champ « total de points par syllabe» sont d'un grand secours quand il s'agit de passer à des totaux ajustés à la conclusive pour le calcul desquels il suffit de soustraire de l'entier d'un nombre décimal relatif à une syllabe (S) la décimale qui l'accompagne et de

ter au total qui se rapporte à la syllabe qui précède. Le total indiqué par la décimale fait, pour ainsi dire, une montée d'une syllabe.

— À partir des totaux ajustés à la conclusive et par le biais de la mise en rapport avec le nombre de vers par ensemble métrique, nous obtenons un profil syntacticométrique où la compacité fait souvent défaut. Pour avoir une formule compacte, il faut, presque inévitablement, arrondir les moyennes obtenues à l'entier naturel le plus proche, artifice logique intégré à l'outil informatique qui le fait automatiquement dès qu'on réduit la largeur des colonnes.

— Les profils syntacticométriques obtenus conduisent à un profil moyen et permettent ainsi d'amorcer une discussion sur la métrique interne du vers. Ce profil moyen fonctionne comme un profil de base ou, pour emprunter une expression à Robert Garrette (19), « une base zéro statistiquement définie » à partir de laquelle peuvent être déterminées les différentes variations.

— Dans le cadre de chaque pièce, les valeurs saisies donnent lieu à un recensement dont le résultat est transcrit, pour chaque colonne, dans un champ horizontal nommé « nombre de syllabes frontières». Le résultat du dénombrement, mis en rapport avec le nombre total de vers, aboutit à un calcul de fréquences de frontières syntaxiques par position métrique et par pièce, fréquences que nous reportons dans le champ « pourcentage de syllabes frontières».

3.2. Grille d'analyse syntacticométrique

La rubrique « présentation de thèse » ne permet pas de reproduire la grille d'analyse que nous proposons comme outil de travail pour la quantification des corrélations entre mètre et syntaxe ; toutefois, nous tenterons d'exposer brièvement les grands traits de notre méthode. Pour des détails et des exemples d'illustration, le lecteur pourra se reporter à notre travail sur Les Contemplations^.

Dans ses principes de marquage des frontières syntaxiques, notre analyse syntacticométrique ne tient compte ni de la ponctuation, s'écartant ainsi de la ponctuométrie, ni de la structuration métrique, s'éloignant de ce fait des méthodes traditionnelles de repérage d'enjambements isolés. Elle a pour objectifs l'identification et le marquage par le biais de crochets verticaux des frontières de phrases et de constituants de phrases auxquelles elle attribue une valeur allant de 0 à 9 selon une progression arithmétique dont la raison est 3, ce qui se traduit par une échelle de quatre valeurs de référence : 0, 3, 6 et 9.

L'attribution de valeurs aux différentes frontières syntaxiques se fait selon des paramètres que nous nous contentons d'énoncer ici sous forme de règle générale. Toute frontière de mots ou de syntagmes située à l'intérieur d'une projec-

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17. Chetoui, Mohammed, 1997/1999, op. cit. 18. Nous n'appliquons pas cette technique à la colonne de la féminine surnuméraire dans la mesure où les valeurs sont récupérables par la conclusive.

19. Garrette, R., 1995, op. cit., p. 14. 20. Chetoui, Mohammed, 1997 / 1999, op. cit., p. 218-231. Voir aussi Garrette, R. « Phrase et métrique dans les sonnets de Maynard : essai de méthodologie appliquée », à paraître dans Cahiers Maynard, Association des Amis de François Maynard.

tion maximale a la valeur zéro, valeur que nous ne notons pas, tout simplement parce que notre appareil théorique ne prévoit pas de marquage par crochets pour de telles frontières. L'indice 3 est réservé aux frontières entre constituants immédiats ou projections maximales gouvernées par une tête lexicale. Les indices 9 et 6 sont du ressort des frontières de phrases ou projections principales. Ils sont départagés conformément aux occurrences et spécificités suivantes :

Toute frontière de projections principales est marquée 9, sauf dans les cas inventoriés ci-dessous où elle est notée 6 :

— Entre deux projections principales coordonnées.

— Entre deux projections principales P1 et P2 si P2 reprend un syntagme de P1 par le processus d'anaphore.

— Entre plusieurs projections principales P1, P2,... Px, si Px présente une anaphore qui se rapporte à un syntagme deP1.

— Entre deux ou plusieurs projections principales ayant en commun un ou plusieurs syntagmes prépositionnels ou ce qu'on range d'ordinaire sous le nom de circonstant.

— Entre deux énoncés juxtaposés dont le deuxième constitue un discours rapporté.

— Entre des projections principales formant un discours rapporté.

— Entre une question et une réponse, même dans le cas d'un soliloque.

CONCLUSION

Si nous voulons que le public connaisse aujourd'hui notre méthode d'analyse poétique, une méthode que nous présentons comme un premier pas vers une grammaire de l'énoncé versifié, ce n'est pas parce que nous prétendons avoir résolu de manière définitive les problèmes que peut poser le vers ou la poésie en général, mais c'est surtout parce que nous tenons à signaler en cette fin de siècle que la poésie est un lieu d'investigation et de plaisir infini et que les méthodes d'analyse, si elles ne sont pas à leurs balbutiements, elles sont à revoir en fonction des nouvelles orientations qui tiennent compte du progrès scientifique et qui utilisent les nouvelles technologies. Cette note d'information est donc une invitation, un appel. Notre but est d'aboutir à une syntacticométrie qui se prête à l'implémentation et qui constituerait avec des méthodes comme la ponctuométrie et la métri- cométrie des outils pour une grammaire de l'énoncé versifié, une grammaire qui conduirait à une meilleure connaissance de la poésie. Pour la réalisation d'un projet si ambitieux, nous souhaitons la précieuse collaboration de linguistes disposant de connaissances approfondies en informatique.

Mohammed CHETOUI

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À paraître en 2000

Christian Cuxac, La langue des signes française. Gisèle Prignitz, Le français au Burkina Faso.

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Mohammed Chetoui Centre d'Études Métriques (Université de Nantes) et Centre Pédagogique régional (Fès, Maroc)

التعديل الأخير تم: 24/02/2016

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